LA BATTUE (2020)

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Tracklisting : 1/ Bare Land 2/ La Battue 3/ The Trap 4/ Older Than Fear 5/ Shape The Wheel 6/ Head As A Scree 7/ White Cliff 8/ Hosts Are Missing 9/ Once Back Home

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« ALBUM COUP DE CŒUR ❤️ : 6/6  » MAGIC RPM
« C’est le meilleur album d’un groupe français entendu cette année, un album somptueux » Côté Club – France Inter
« La Battue est une de ces surprises qui viennent vous draguer discrètement, sans trop en faire, et avec qui vous allez inévitablement passer la nuit… » NEW NOISE
« 9/10 » Sun Burns Out 
« La Battue développe son univers à chaque écoute jusqu’à occuper tout l’espace autour de l’auditeur » MOWNO
« Une musique qui, de bout en bout, sonne juste » GONZAI
« Tous les styles sont mélangés avec tact, précision et sensibilité, signe du talent d’un compositeur comparable à Brian Wilson » ABUS DANGEREUX
« C H E F D’O E U V R E » A DECOUVRIR ABSOLUMENT
« Une inventivité hors normes » LES OREILLES CURIEUSES
« Un résultat détonant » ADDICT-CULTURE
« Un album d’une exigence créatrice délibérée » LUST FOR LIVE
« Création aussi personnelle qu’aboutie » INDIE ROCK MAG
« Un album remarquable, fait d’audace et de pertinence » MUZZART
« D’une justesse implacable » METALORGIE
« Il sera difficile de qualifier cet album autrement que d’œuvre magistrale. 10/10 » CORE AND CO
« La battue est un grand disque, ni plus ni moins » LITZIC
« Un album choc, intense » LACN
« Déroutant et parfaitement excitant » IDOLES MAG
« La musique des Marquises est toujours plus édifiante » LE PETIT BULLETIN
« Et on replongera longtemps dans cette musique « In the Realms of the Unreal »… » FROGGY’S DELIGHT
« Une odyssée sonore particulière » INDIE POP ROCK
« La Battue s’impose comme une réussite totale dès la première écoute » NEOSPHERES


D’album en album, Les Marquises s’impose comme l’un des projets les plus originaux et les plus aventureux de la scène indépendante actuelle. De cet univers singulier et radical, créé par le multi-instrumentiste lyonnais Jean-Sébastien Nouveau, ce nouvel album La Battue offre la quintessence. C’est comme si toutes les directions musicales empruntées jusqu’ici par le groupe étaient rassemblées dans une même somme foisonnante.

Ce quatrième album des Marquises réserve une surprise de taille quant à son élaboration. Jean-Sébastien Nouveau nous avait habitué à faire appel à des musiciens extérieurs pour enrichir et polir ses compositions. Il présentait d’ailleurs Les Marquises comme un collectif ouvert, à géométrie variable. Or La Battue tranche nettement avec ses prédécesseurs, Jean-Sébastien Nouveau ayant souhaité resserrer sa formule et recentrer son travail. Il a intégralement composé et arrangé ce disque en collaboration avec son acolyte Martin Duru, qui officiait déjà avec lui au sein du groupe Immune. Les deux seuls intervenants extérieurs sont le batteur Rémy Kaprielan (Da Break), ayant tourné avec Les Marquises pour la sortie de A Night Full Of Collapses, et le percussionniste Jonathan Grandcollot (Société Etrange), présent dès les origines. Par ailleurs, Jean-Sébastien assure seul les parties vocales du disque. La Battue témoigne d’une quête d’intimité, d’une volonté de se montrer à nu. De là à parler d’un album de la maturité, il n’y a qu’un pas.

Après son introduction presque élégiaque et comme en suspens (« Bare Land« ), La Battue renoue avec l’intensité des rythmiques tribales qui sont l’une des marques de fabrique du groupe. Difficile néanmoins de compartimenter la musique des Marquises tant les genres et les codes sont ici brouillés. Avec une grande liberté Jean-Sébastien Nouveau et Martin Duru défrichent des contrées musicales rarement arpentées, proposant des compositions labyrinthiques et hypnotiques (« La Battue », « The Trap », « Head As a Scree ») ainsi que des climats terrifiants ou étouffants (« Older Than Fear », « Once Back Home »). Les familiers de cet univers reconnaitront tout de même, outre les rythmiques sauvages, le sens mélodique du groupe, sa foncière mélancolie parfois (« White Cliff », « Shape The Wheel »). Mais La Battue s’ouvre aussi à de nouvelles expérimentations, qui lorgnent vers l’electro et la musique répétitive (« Hosts Are Missing »). Si Pensée Magique avait été inspiré par des visions de jungle, ce nouvel album évoque plutôt pour ses créateurs des paysages de glissement de terrain et de marécage. Or un marécage n’est pas seulement un lieu de d’isolation : en lui fourmillent des formes de vie qui ne cessent de se développer, de se métamorphoser.

La métamorphose, tant musicale que psychique, est peut-être le thème majeur de La Battue. Muer, quitter un état, tenter de s’arracher à une peau, à une enveloppe extérieure passée : les paroles du disque, volontairement cryptées, mystérieuses, tournent autour d’images et de souvenirs obsédants, dont on ne se défait pas si facilement, et qui pourtant mettent en jeu la possibilité d’une recomposition intérieure, d’une renaissance à soi et au monde.

La pochette de Pensée Magique montrait la tête d’un enfant incrustée d’étranges éclats minéraux. Celle de La Battue, réalisée par l’artiste Vergine Keaton et réalisatrice du film d’animation remarqué Le Tigre de Tasmanie (2018) dont Les Marquises a assuré la bande originale, présente le visage d’un homme anonyme, recouvert d’une matière tout aussi bizarre, indistincte et malaisante. C’est comme si nous avions affaire au même personnage qui aurait grandi, envahi par des forces et des formes qui auraient muté… La Battue restitue à la fois cette continuité et cette évolution dans la trajectoire des Marquises, comme un condensé fulgurant des aventures dans lesquelles cette musique sans pareille nous plonge. Inclassable et fascinant.